Colette Godard signe un article vibrant dans le Monde du 25 octobre 1986 :

"Avant travaux, on peut encore visiter ce qui reste de la Gaîté-Lyrique : une vieille carcasse croulante. Laisser mourir un théâtre est une chose inadmissible. Les laisser pourrir à l'abandon est un gachis stupide. Les théâtres assurent la continuité d'un art éphémère, né il y a quelques milliers d'années. Au même titre que les musées ou les bibliothèques, ce sont des mémoires. La mémoire de la Gaîté-Lyrique est infiniment riche. Ses activités auraient pu en poursuivre l'enrichissement. Par ses dimensions, sa machinerie, sa profondeur de scène, c'est un théâtre comme on n'en fait plus et dont on a encore besoin. Bob Wilson, Patrice Chéreau, Claude Régy, Lucien Pintilie, les danseurs de butô, ceux de Bali entre autres, ne l'ont pas trouvé périmé. Le projet d'un espace sophistiqué consacré aux enfants est intéressant. Pourquoi au prix de la destruction d'un théâtre? Pourquoi la Gaîté-Lyrique? Pour qu'un jeune homme réalise son rêve? Il reste dans la légalité puisqu'il prévoit une salle de 300 places au lieu de 900. Et avec quel plateau? Quels spectacles pourra-t-on y monter? (...)"
Le Monde qui consacre une page entière au projet met aussi l'accent sur le fait que beaucoup de metteurs en scène comme Régy, Hossein, Rosner, Miquel, Strelher et d'autres plus jeunes auraient été heureux de se voir confier la Gaîté-Lyrique.

Presque tous les quotidiens déplorent l'implantation prochaine du "palais de la jeunesse" à la Gaîté-Lyrique. Les plus optimistes se disent que quel que soit le résultat, ce sera toujours mieux qu'un parking (Libération du 10 mars 1987).

Le jounal l'Humanité est particulièrement virulant lorsqu'il évoque le 5 mars 1990 la Planète magique "version gauloise d'un sous-disneyland gadgétisé et informatisé, confiée à un ostrogoth de la bande dessinée dit Jean Chalopin qui cassa la baraque... et le reste (...)."