1809, LA GAITE DE HOLSTEIN

A partir de 1809 dans la nouvelle salle, le mélodrame règne en maître. Le Boulevard du Temple est appelé familièrement le "boulevard du crime", en raison du nombre de morts représentés sur scène.

En 1835, un incendie se déclare au cours d'une répétition de Bijou, ou L'enfant de Paris de Pixérécourt, alors directeur du lieu. La reconstruction, d'après les plans d'Alexandre Bourlat, nécessite neuf mois.

C'est à partir de 1844, sous la direction de Holstein (précédemment au Théâtre Historique où l'avait placé Dumas), que la Gaîté est à l'apogée de sa gloire. Des acteurs aussi illustres que Paulin Ménier (inoubliable dans le Courrier de Lyon), Taillade, Frédérik Lemaître, Mélingue, font partie de la troupe.

 

C'est à la Gaîté que sont crée les célèbres mélodrames :

- Paillasse, D'Ennery et Fournier, 1850

- Cartouche, D'Ennery, 1858

- Les Pirates de la Savane, Bourgeois et Dugué, 1859

- Les Crochets du père Martin, Cormon et Grangé, 1858

Ci-contre Les Pirates de la Savane

Le 3 août 1862, sous le coup d'une expropriation, la Gaîté ferme ses portes dans sa 102ème année. Le programme de la dernière représentation comporte le vaudeville en un acte La Gaîté déménage de Renaud et Delbes.

L'expropriation s'effectue dans le cadre d'une politique de grands édifices publics du baron Haussmann afin de percer le Boulevard Voltaire (ex-boulevard du prince Eugène) et de dégager l'actuelle place de la République. Le Boulevard Voltaire traverse aujourd'hui le site de l'ancien théâtre.

 

H. Baulieu écrit dans Les Théâtres du Boulevard du Crime:
"La modeste baraque de Nicolet avait été le premier théâtre ouvert au boulevard du Temple, la Gaîté y fut le dernier, bravant jusqu'à la dernière minute, les fureurs du démolisseur Haussmann".