1900, LE THEATRE LYRIQUE MUNICIPAL DES FRERES ISOLA


Le genre dramatique n'est pas pour autant chassé du temple de l'opérette.

En 1904, Coquelin et Hertz sont sous-locataire des frères Isola. Coquelin, l'inoubliable interprète et créateur de Cyrano de Bergerac se fit bien sûr un devoir de reprendre cette pièce : 151 représentations de 1904 à 1907. En 1905, il crée à la Gaîté L'abbé Constantin (de Crémieux, Decourcelle et Halévy). Par ailleurs il s'illustre dans des rôles molièresques tels que Monsieur Jourdain, Tartuffe, Mascarille, Sganarelle, Diafoirus...

En 1907, la Gaîté devient "Théâtre Lyrique Populaire". Au programme : Mireille de Gounod, Le Barbier de Séville de Rossini etc... l'Opéra national de Paris et l'Opéra Comique apportent leur contribution artistique et logistique.

Les frères Isola, que l'écrivain et journaliste Willy appelle humoristiquement "le général bicéphale", engagent Isadora Duncan en 1909, dont l'impresario est l'écrivain et acteur dramatique Lugne-Poe.

En 1911, Toute une série de galas prestigieux est donné par le grand chanteur d'opéra russe Fédor Chaliapine : Don Carlos, Don Quichotte et surtout Le Barbier de Séville.

Mais en 1913, les frères Isola quittent la Gaîté pour l'Opéra Comique et avec eux s'envole le rêve d'un théâtre lyrique populaire. Place de nouveau à l'opérette. Dans les Contes de Perrault (1913), Cendrillon a pour prince charmant la jeune Yvonne Printemps travestie. A l'approche de la guerre, les opérettes se succèdent à un rythme effréné.

Pendant la guerre, le théâtre reste ouvert et inaugure en 1915 une saison théâtrale lorsque le grand comédien Lucien Guitry prend la direction de la Gaîté Lyrique. Durant ces quelques mois Lucien Guitry offre au public toutes les pièces qui l'ont rendu célèbre.

De 1921 à 1925, La Gaîté-Lyrique accueille les Ballets Russes de Diaghilev : L'oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du printemps ; ainsi que deux créations : Chout, qui n'obtient pas le succès escompté et Il cuadro flamenco sur des décors et costumes de Picasso. Dans Les matelots,création de 1925, on peut admirer le grand Serge Lifar.

La Gaîté-Lyrique continue à programmer régulièrement des opérettes. En 1931, Le pays du sourire obtient un vif succès même si l'ouvrage n'a rien d'exceptionnel.